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Le CR s'exprime

Une rentrée scolaire qui laisse perplexe


Lettre ouverte à l’attention de :

L’hon. Stephen Lecce, ministre de l’Éducation

L’hon. Christine Elliott, ministre de la Santé

Comité consultatif des médecins / experts

Le plan d’action que vous avez proposé pour la rentrée scolaire le 3 août dernier nous laisse perplexe et avec plusieurs questions.

Puisque nos écoles et nos conseils scolaires ne semblent pas avoir les réponses à nos questions, nous les dirigeons directement vers vous.

La jeunesse franco-ontarienne veut des réponses pour maximiser le sentiment de sécurité et d’aisance pour retourner à l’école dans les trois prochaines semaines. Nous partageons nos questions avec la communauté scolaire, ainsi que la communauté franco-ontarienne, puisque nous croyons que ce sont des questions qu'elles se posent et que vos réponses les concernent également.

Voici les grandes questions de la jeunesse franco-ontarienne en lien avec le plan du gouvernement Ford pour la rentrée 21-22 :

Pourquoi le gouvernement ne mise pas sur une approche régionale pour le retour en classe en personne ?

Comme nous le savons, l’Ontario est une province vaste et les francophones s’y trouvent un peu partout. Les jeunes francophones dans toutes ces régions vivent des réalités différentes au niveau des écoles, surtout en ce qui concerne la population étudiante de celles-ci. Dans les régions plus éloignées, certaines écoles secondaires ont seulement une vingtaine de jeunes, et peuvent se permettre de la distanciation et des protocoles sanitaires du plus haut niveau. Par contre, dans les écoles des grands centres, tels Toronto ou Ottawa, où des milliers de jeunes se retrouvent dans les écoles, la distanciation ainsi que les protocoles sanitaires sont beaucoup plus complexes à respecter.

En plus de considérer les réalités au niveau des nombres de jeunes dans les écoles ainsi que la taille physique de l’école, il serait important d’avoir une approche régionale puisque certaines régions peuvent vivre des éclosions de cas de façon différente (regardons les chiffres des vagues d’infections précédentes par exemple).

Pourquoi le gouvernement ne considère pas les taux de vaccination chez les jeunes comme condition dans son plan ?

Bien que la vaccination soit un des grands sujets de l’heure, il est peu discuté pour les jeunes, probablement parce qu’à l’heure actuelle, le vaccin est seulement disponible pour les 12 ans et plus. Un retour à l’école en sécurité veut dire une vaccination pour les jeunes ayant accès au vaccin, mais aussi que les adultes qui entourent ces jeunes soient également vacciné.e.s. Par contre, le gouvernement fait seulement une recommandation pour que tou.te.s soient vacciné.e.s. Assurer les cliniques de vaccination dans les écoles est une première bonne étape. Pour certain.e.s, la seule façon d’avoir accès à un vaccin c’est à l’école, puisque c’est accessible, et qu'ils.elles doivent y être à tous les jours. Les cliniques de vaccinations ne sont pas nécessairement accessibles à tou.te.s, mais l’école l’est pour les jeunes.

Si les jeunes ne peuvent pas être vacciné.e.s, pourquoi ne pas s’assurer que les membres du personnel scolaire le soient ?

Nous comprenons que le vaccin n’immunise pas les gens à 100 %, et les risques d’attraper le virus restent. Par contre, les risques sont considérablement réduits.

Pourquoi le gouvernement parle de cohortes dans son plan, alors que pendant les pauses, les cohortes n’existent pas (pendant les récréations par exemple) ?

Cette façon de fonctionner nous rend un peu perplexe. On veut créer des « bulles » pour limiter la propagation du virus, mais à l’extérieur et pendant les pauses, les « bulles » ne sont plus importantes, ni le port du masque. On comprend difficilement ce processus, et on aimerait tout simplement mieux comprendre cette décision.

Pourquoi le gouvernement ne considère pas la pénurie de membres du personnel scolaire dans les variables pour le retour en classe ?

Depuis au moins la dernière année que les écoles de langue française ainsi que les conseils scolaires francophones crient haut et fort qu’il y a une pénurie de membres du personnel pour les écoles. Cette pénurie est encore plus importante pour un retour à l’école en présentiel.

Plusieurs membres du personnel scolaire ne peuvent revenir en présentiel pour de nombreuses raisons, et l’impact sera encore plus grand pour les écoles de langue française vivant déjà une pénurie de personnel.

C’est un élément important à considérer pour un retour en présentiel, et ça pourrait forcer la fermeture d’écoles, ou encore un retour en virtuel prématuré.

Pourquoi le gouvernement n'ajoute-t-il pas l’identifiant francophone au système de Carte santé de l’Ontario ?

Cette dernière question est beaucoup plus large que le retour en classe, mais reste importante pour le dénombrement des francophones pour les services de santé.

Ceci serait utile pour connaître les statistiques de la vaccination chez les francophones, mais aussi pour permettre d’identifier comment le virus affecte la population francophone en Ontario. Depuis le début de la pandémie, les données ont démontré que certains quartiers ou encore certaines régions étaient plus affectées que d’autres. Il serait intéressant de savoir si les francophones sont affecté.e.s différemment par le virus, et encore, si les francophones sont vacciné.e.s. Souvent les francophones sont dans des régions où les accès à des soins de santé sont limités, et donc cela pourrait expliquer la difficulté d’accès à des vaccins pour des francophones. La question se pose donc à long terme pour assurer que les francophones aient accès à des services de santé dans leur langue, mais que nous puissions aussi avoir des données pour voir où se situent les francophones en comparaison avec le reste de la population ontarienne.

Avec ces questions, nous souhaitons tout simplement apporter au gouvernement et aux acteur.trice.s qui ont contribué à l’élaboration du plan du retour en classe des pistes de réflexion supplémentaires provenant directement des jeunes francophones de la province. Nous voulons assurer le meilleur retour en classe, et bien que nous soyons heureux.es d’un retour en présentiel, nous avons toujours des inquiétudes et des questions face à notre bien-être lors de cette rentrée scolaire.

Le Conseil de représentation de la FESFO 2021-2022


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